Caractéristiques générales
Comme dans la plupart des pays, le nombre d’exploitations agricoles de grande taille en Nouvelle-Calédonie diminue, en faveur des exploitations de taille moyenne (2 à 50 hectares) de plus en plus nombreuses.
Nature des exploitations
La Nouvelle-Calédonie comptait environ 4 500 exploitations agricoles selon le recensement général agricole de 2012 occupant 12% de la surface terrestre du territoire. Sur la côte Ouest, elles sont grandes et peu nombreuses ; dans le Sud, les îles et sur la côte Est, elles sont de petites dimensions mais en plus grand nombre.
Orientations socio-économiques et statuts
Près de 25% des exploitations n’ont pas d’activité commerciale, réservant leurs productions à l’autoconsommation, aux dons et aux échanges. Les agriculteurs ont par ailleurs très souvent une autre activité professionnelle. Les exploitants sont en majorité propriétaires de leurs terres.
Le régime foncier de droit privé concerne plus de 70 % des surfaces agricoles, mais des disparités provinciales existent : dans les îles, 100 % des surfaces agricoles sont sur terres coutumières et en province Nord, près de 27 %.
Utilisation du sol
L’élevage bovin imprime sa marque dans l’aménagement du territoire, les pâturages occupant près de 96 % de la surface agricole utilisée. Néanmoins, tous les cheptels ont tendance à diminuer, sauf ceux concernant les porcins et les ruches.
Pour les filières végétales, les céréales et les vergers sont en tête des surfaces cultivées.
La population agricole
La population agricole familiale comptait 13 225 personnes lors du recensement de 2012, soit 5 % de la population calédonienne. Également répartie entre les trois provinces, elle diminue (-38 % entre 2002 et 2012) et vieillit avec un âge moyen de 39 ans (53 ans pour le chef d’exploitation). Cette population agricole représentait en 2012 l’équivalent de 3 940 emplois à temps plein, mais seul un tiers de la population agricole familiale tire un revenu de l’agriculture.
Place de l'agriculture
L’agriculture nourrit les hommes, entretient les paysages et permet le maintien d’une activité dans l’intérieur et les îles. En ce sens, elle est un acteur à part entière du développement socio-économique de la Nouvelle-Calédonie.
Le poids de l’agriculture marchande dans l’économie calédonienne
La valeur de la production agricole finale du secteur rural et de la pêche s’élevait, en 2021 à 15,1 milliards XPF. L’agriculture représente 2 % du produit intérieur brut calédonien et couvrait en 2020
environ 48 % des besoins du marché des produits frais (en valeur). En 2021, les importations - en progression - ont représenté un montant de près de 15,8 milliards XPF, contre 2 milliards XPF pour les exportations.
L’agriculture non marchande
La part du non monétaire dans l’approvisionnement des foyers calédoniens est d’environ 28% en volume pour les fruits et légumes, et 42% pour les produits d’origine animale provenant principalement de la chasse et de la pêche. On estime à que les tubercules tropicaux représentent 30 % du marché non monétaire en fruits et légumes.
Perspectives, recherches
Proposer des produits de qualité tout en améliorant le taux de couverture alimentaire et la densité du tissu économique, notamment en brousse, constituent les défis de l’agriculture calédonienne.
Forces et faiblesses de l’agriculture calédonienne
La faible part des surfaces cultivables, la difficulté d’accéder au foncier, le manque d’eau, la qualité parfois médiocre des sols, les aléas climatiques, l’éloignement des producteurs du principal pôle de consommation sont des freins au développement de l’agriculture.
Mais la Nouvelle-Calédonie possède des atouts : son insularité préserve son bon environnement sanitaire, son climat autorise des cultures tropicales et tempérées, certains sols de qualité permettent d’envisager le développement de grandes cultures et sa situation dans le Pacifique ouvre de possibles relations commerciales avec les pays de la zone.
En transition vers un modèle soutenable
L’agriculture calédonienne subit les effets du changement climatiques et doit faire face à de nouveaux défis : crises sanitaires, succession de périodes sèches (El Niño) puis de phénomènes de pluies intenses (Lal Niña) aux conséquences désastreuses : cyclones, incendies…. L’adaptation du secteur rural à l’ensemble de ces changements est un processus nécessaire pour améliorer la sécurité alimentaire de la Nouvelle-Calédonie et limiter sa dépendance aux marchés extérieurs. La compétitivité de l’agriculture calédonienne passera par sa capacité de résilience face à ces phénomènes de plus en plus intenses et fréquents. L’agriculture représente un enjeu de plus en plus crucial, qui doit tenir compte aussi bien de l’agriculture professionnelle que de l’agriculture vivrière en veillant à l’intérêt des consommateurs, leur santé, et l’environnement tout en permettant le maintien des populations rurales.
Des marges de progression existent pour répondre en quantité et en qualité à la demande du marché avec une part plus importante réservée à la production locale qui retient aujourd’hui sans hésitation la préférence des consommateurs.
Vers une agriculture plus performante…
Les pratiques agricoles, les rendements et la qualité, sont autant d’enjeux d’avenir pour l’agriculture calédonienne, qui dispose pour cela des structures nécessaires pour la recherche, l’innovation, le développement et la formation. De nouvelles filières pourraient ainsi se déployer à moyen ou long terme.
… et de nouvelles pratiques
L’aspiration de la population vers une meilleure qualité de vie forge de nouvelles demandes. Dans ce contexte, la Nouvelle-Calédonie a créé ses propres signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine.
Les préoccupations écologiques conduisent à de nouvelles exigences : les activités agricoles peuvent aussi participer à la préservation de l’environnement en limitant les intrants chimiques et en gérant la ressource hydrique. L’agriculture a également un rôle important de conservation du paysage et d’aménagement du territoire.
Part de la superficie agricole utilisée dans la surface totale de la commune et nombre d'exploitations par commune (RGA 2012)
Répartition des surfaces affectées aux cultures
Textes sources : Un monde de valeurs : l’agriculture, l’aquaculture et la pêche en Nouvelle-Calédonie (DAVAR, RGA 2012, memento 2021)