L’Adecal-Technopole, via son Centre Technique d’Expérimentation en Maraîchage (CTEM) sur le site de Nessadiou, a procédé à l’étude de nouvelles variétés de tomates. L’étude portait sur la culture de tomates qu’on ne trouve pas aujourd’hui sur le marché et leur comportement dans les conditions pédo-agro-climatiques de la Nouvelle-Calédonie. Après avoir testé la partie agronomique, une étude sensorielle est venue compléter les fiches techniques, réalisées pour les professionnels de la filière afin de les renseigner sur le niveau d’appréciation des variétés de tomates et comment elles peuvent être perçues par le consommateur calédonien. C’est une première du genre sur le territoire dans le domaine du maraîchage.
« Au CTEM de manière globale, nos variétés on les choisit en fonction de leurs caractéristiques agronomiques, de leur morphologie et de leur couleur. Le souci est de pouvoir proposer des variétés qui ont visuellement du “peps” sur les marchés, c’est notre première clef de diversification. Ensuite on s’attache à tester des variétés qui ont des hauts rendements. Notre troisième clef c’est le test sensoriel, est-ce qu’elle est bonne ou pas ? », explique Olivier Ratiarson, responsable du CTEM. « L’analyse sensorielle est une discipline qui permet d’intégrer la notion gustative aux autres critères agronomiques, commerciaux et nutritionnels. Si ces derniers peuvent être mesurés grâce à un panel d’instruments, certains critères ne peuvent être mesurés que par l’homme (farinosité de la tomate, persistance en bouche de la peau, équilibre sucre/acide, etc), et nécessitent un recours à la dégustation.
Et c’est ce que l’on est en train de développer. Nous l’avons utilisée sur du riz par exemple, ou encore des crevettes ; et nous la proposons également pour le compte d’entreprises privées. C’est une démarche que l’on souhaite développer davantage avec les filières agricoles car c’est une donnée importante qui permet de mieux comprendre comment réagit le marché, de connaître ses attentes et donc, in fine, de donner davantage d’éléments aux agriculteurs pour qu’ils puissent mettre sur le marché des produits qui correspondent aux attentes des consommateurs », souligne Yannick Fulchiron, Responsable du Pôle Agro-Alimentaire à l’Adecal – Technopole.
Une étude sensorielle pour mieux appréhender les consommateurs
En agriculture, les analyses sensorielles permettent, entre autres choses, de définir quels types de produits plaisent davantage aux consommateurs. Ce sont ainsi six nouvelles variétés de tomates crues qui ont été testées à l’aveugle sur un panel de 109 personnes. Ces nouvelles variétés de tomates ont été cultivées hors sol, « cela nous affranchit des nématodes qui provoquent des rendements beaucoup plus bas », explique Olivier Ratiarson. Le panel des testeurs a eu à donner une note d’appréciation globale puis devait cocher parmi une liste de 15 attributs (fade, farineux…).
L’Adecal vient de rendre ses résultats : « Selon le plan de projection, une tomate idéale doit être relativement juteuse, aromatique, équilibrée, fondante, sucrée, voire charnue, et avoir une belle couleur. En revanche, elle ne devrait pas être trop acide, croquante, pas assez sucrée, farineuse, fade, avoir une peau épaisse et trop de graines. Les variétés Lemon Boy, Green Zebra et Ananas semblent se rapprocher le plus du produit idéal, alors que les variétés Zumba et Starla en sont loin à cause de leur chair farineuse, fade et pas assez sucrée. La variété Red Zebra est également assez éloignée, en raison plutôt de son acidité, sa peau épaisse et son nombre de graines. »
Des outils pour les agriculteurs
Aujourd’hui les fiches techno-économiques de ces nouvelles variétés de tomates sont en cours d’élaboration, elles seront en ligne sur le site technopole.nc d’ici quelques jours. Sur ces fiches, les agriculteurs auront tous les renseignements nécessaires sur les différentes variétés, y compris les noms de fournisseurs et les démarches à entreprendre s’ils souhaitent les développer. Sur ces fiches on retrouvera ainsi les avantages et les inconvénients de chaque variété. Ce genre de démarche permet de diversifier la production et le marché. Et à destination des consommateurs, les professionnels de l’Adecal insistent sur le fait que les tomates, contrairement aux idées reçues, doivent être conservées à température ambiante. Placées au frigidaire en effet, elles perdent de leur arôme.
La tomate en chiffres
-En 2019 : 1409 tonnes de production locale ont été commercialisées et 334 tonnes ont importées.
-En 2020 : de janvier à août, 266 tonnes ont été importées et près de 800 tonnes de production locale ont été commercialisées (sur la base des déclarations des producteurs).