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Cerfs : une filière d’élevage à développer ?

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Cervidés
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Nouvelle-Calédonie
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Espèce invasive, le cerf Rusa pose un véritable problème à la nature en général et à l’agriculture en particulier, mais jusqu’à présent aucune solution pérenne n’a été trouvée.

Tout commence en 1870, lorsqu’une douzaine de ces cerfs, en provenance de Java, sont introduits en Nouvelle-Calédonie. Ils proliféreront dans de telles proportions qu’aujourd’hui la Nouvelle-Calédonie abrite la plus grande population de ces cerfs au monde et que l’on ne sait plus comment les gérer. La prolifération des cerfs et les dégâts qu’ils occasionnent posent des difficultés depuis longtemps.

Par le passé, le cerf a été chassé pour sa peau à destination de l’industrie du cuir et cela a permis brièvement d’en limiter les populations ; de même lors de la présence américaine lorsqu’il a fallu nourrir des milliers de bouches supplémentaires. Plus récemment, la prime à la mâchoire, pouvant atteindre jusqu’à 5 000 francs par biche, a permis une réduction notable de la population, mais les frais occasionnés par cette opération ont rapidement explosé. Des études ont été menées en Australie et en Nouvelle-Zélande, pays confrontés au même problème, mais les solutions préconisées n’étaient pas en adéquation avec la situation calédonienne.

Une filière d’élevage

Plutôt que de subir la présence massive des cerfs, il a été envisagé de s’en servir. C’est vers l’élevage que l’on s’est alors tourné et la capture de cerfs, créant ainsi une filière cerf. Le principe est d’organiser des captures. Les cerfs prélevés à l’état sauvage sont mis en parcs et nourris sur une période de trois mois minimum. Ils sont ensuite abattus par l’OCEF, vendus en boucheries, commerces et grandes surfaces. Ce circuit ainsi mis en place répond à une demande de plus en plus forte. « La capture, explique Coline Drain-Martin, responsable de la filière pour l’Agence Rurale, est un bon moyen de limiter la population sauvage. La création de parcs de capture dans des zones plus ou moins reculées, loin des élevages existants, est d’ailleurs à l’étude. »

Une filière à développer ?

On recense aujourd’hui vingt élevages de cerfs, dont la plupart entre Boulouparis et Poya. Selon les chiffres de l’OCEF, 4 304 cerfs d’élevage ont été abattus en 2018, c’est 640 de plus qu’en 2017. Dans le même temps, on enregistre une hausse de 24 % de la vente de viande de cerfs en 2018 par rapport à 2017, 86 tonnes ont ainsi été commercialisées dont 10 réservées à l’exportation. Le niveau des exportations a baissé ces dernières années en raison de l’accroissement de la demande locale exprimée par les consommateurs. À noter que l’on continue à commercialiser les peaux de cerfs pour le cuir, mais si cette production a généré 12 millions F CFP de chiffre d’affaires en 2017, ce chiffre a chuté à 2 millions en 2018.

Crédit photo : © R. Leguen