Éleveur et président de l’UPRA Ovine et Caprine, Daniel Guépy est un des pionniers de la relance de l’élevage de moutons en Nouvelle-Calédonie. C’est une filière en plein développement offrant d’importants potentiels.
« Faire du mouton, explique Daniel Guépy, c’est un choix que j’ai fait en 1987, parce qu’à ce moment-là, le territoire souhaitait relancer la filière ovine. Je me suis renseigné et à l’époque on m’a expliqué que le mouton, ça ne marchait pas ! Du coup, j’ai pris ça pour un défi et je me suis lancé. Je suis passé de l’élevage bovin aux moutons. » Aujourd’hui, la Nouvelle-Calédonie compte une trentaine d’éleveurs et le cheptel compte entre 2 500 et 3 000 têtes. Pour sa part, Daniel Guépy possède à peu près 450 mères, et avec les agneaux, son troupeau avoisinera les 700 bêtes.
De gros avantages
Défenseur de la filière, le président de l’UPRA Ovine met en avant de nombreux avantages dans l’élevage de mouton. Tout d’abord, c’est un animal qui résiste mieux à la sécheresse et qui s’adapte aux terres arides. « Ensuite, souligne Daniel Guépy, le rapport est également plus rapide, puisqu’au bout de 9 mois on a une rentrée d’argent. La brebis porte pendant 5 mois, allaite pendant 3 mois, et on engraisse l’agneau un mois après le sevrage », et il y a un vrai marché.
Chaque année en effet, la Nouvelle-Calédonie importe 500 tonnes en provenance de Nouvelle-Zélande. Ça laisse donc largement de quoi produire localement. « En revanche, précise Daniel Guépy, l’inconvénient, c’est que l’on ne produit qu’en fin d’année entre octobre et janvier. On est également beaucoup victimes des attaques de chiens. »
Des potentiels de développement
La filière mouton présente en effet un énorme potentiel de développement. « 500 tonnes d’importation, insiste Daniel Guépy, cela veut dire que pourraient rentrer en Nouvelle-Calédonie entre 10 et 12 000 agneaux par an pour satisfaire le marché. Quand on sait que l’on est ici à 3 000 brebis, cela veut bien dire qu’il y a de quoi développer. D’autant que les Calédoniens, notamment sur Nouméa et le Grand Nouméa, consomment beaucoup de viande d’agneau. »
En Nouvelle-Calédonie, la production ovine est quasi exclusivement dirigée vers la viande, c’est pour cela qu’ont été introduites des races qui ont la capacité de se « délainer », car, explique Daniel Guépy, « pour nous, la laine est une charge ». Un tondeur néo-zélandais vient en fin d’année en Nouvelle-Calédonie et tond entre 1 500 et 1 800 bêtes. L’élevage du mouton demande-t-il plus de travail ou un travail spécifique ? « Comme on dit, répond Daniel Guépy, le bon éleveur est toujours au cul de ses vaches, et bien c’est la même chose pour les moutons. Il faut beaucoup les surveiller. Un bon éleveur vit au rythme de ses bêtes. »