Un arrêté en date de 1980 interdisait d’apposer la mention « œufs fermiers » sur les boîtes d’œufs, en dépit du fait qu’un certain nombre d’aviculteurs calédoniens produisent ce type d’œufs. Le gouvernement vient de remettre de l’ordre. Explications…
Le 9 décembre, à l’occasion de sa réunion hebdomadaire, le gouvernement a réparé cette anomalie. « Il est dorénavant autorisé l’utilisation de la mention “œufs fermiers de poules élevées en plein air” sur les emballages des produits avicoles concernés (uniquement pour les agriculteurs certifiés, précise l’exécutif ». Ce changement était devenu impératif puisque le Syndicat de la qualité avicole, en collaboration avec la Chambre d’agriculture et l’Agence rurale, ont initié une démarche qualité visant à la création d’un label spécifique.
Un label homologué
Même si elle n’est pas encore autosuffisante en la matière, la production d’œufs en Nouvelle-Calédonie, en particulier en province Sud, atteint des niveaux satisfaisants. En 2018, on a produit en effet 35,6 millions d’œufs (1,7 % de plus qu’en 2017) pour une production agricole commercialisée de plus d’un milliard de francs. La quasi-totalité de cette production est assurée par deux très grosses exploitations. À l’opposé, une dizaine de petits éleveurs produisent des œufs de type fermier. C’est pour valoriser les pratiques mises en place par ces éleveurs que le Syndicat de la qualité avicole, organisme gérant également le signe poulet fermier, a initié cette démarche qualité en créant un cahier des charges sur les œufs fermiers.
C’est dans ce cadre que le gouvernement vient donc d’homologuer le référentiel « œufs fermiers de poules élevées en plein air-certifié authentique ». Aujourd’hui, un éleveur qui respecte le cahier des charges « œufs fermiers », lui demandant entre autres que ses poules soient élevées en plein air avec de faibles densités, alimentées avec des produits à 100 % d’origine végétale, de produits laitiers et de minéraux… peut prétendre à cette certification. « L’objectif de ce label, explique Florence Rubio, conseillère démarches qualité à la Chambre d’agriculture, est de valoriser les agriculteurs qui vont au-delà de la réglementation, en mettant en place sur leur exploitation des démarches qui prennent en compte le bien-être animal, la qualité et la traçabilité de leurs produits… »
Une production contrôlée
« C’est un cahier des charges “Certifié authentique”, explique Florence Rubio, c’est-à-dire que l’on s’intéresse principalement au mode de production. Il prend en compte toutes les étapes de production de l’œuf et chaque étape comporte ses propres critères d’exigence. Cela concerne donc l’éleveur, le provendier, le couvoir, le transport. Tout ce qui entre dans la production est tracé et contrôlé. » L’idée est bien sûr d’améliorer la qualité de la production d’œufs à un moment où les consommateurs réclament une vraie traçabilité et une qualité naturelle. On en est au lancement de la démarche à laquelle vont pouvoir adhérer les producteurs d’œufs qui souhaitent mieux valoriser leurs productions.
« En 2020, explique Florence Rubio, après avoir certifié certains agriculteurs, nous allons travailler à la mise en place d’outils de communication pour informer le consommateur sur la démarche. En effet, à travers les actions de sensibilisation que nous avons menées auprès du public, nous avons constaté que les consommateurs n’ont pas connaissance de ce qu’est un signe de qualité et de ce que la labélisation implique pour les producteurs (temps de travail et coût supplémentaire…). Il est important de continuer à informer le consommateur. Le prix de ces œufs labélisés peut être légèrement plus élevé, mais ces produits offrent la garantie d’une production de qualité, c’est ce que doit retenir le consommateur. »