Ces dernières années, les professionnels comme les pouvoirs publics ont intensifié les actions en faveur de la production locale agricole. La crise du coronavirus, le confinement et la fermeture des frontières ont accéléré le processus et confirmé l’importance de ce secteur pour la Nouvelle-Calédonie.
Une grande ambition s’est dessinée : accroître la couverture des besoins alimentaires de la Nouvelle-Calédonie. Des actions ont alors été lancées et des progrès ont été réalisés. La crise du Covid-19 et toutes ses conséquences ont accru le sentiment qu’il s’agissait en effet là d’une nécessité. La production locale revêt désormais une importance que plus personne ne lui conteste. Le principal souci est qu’on ne sait pas vraiment ce que l’on désigne par « produit local », notamment dans les domaines agricoles et agroalimentaires. De ce fait, et sans différenciation aucune, on définit comme local un produit uniquement parce qu’il a été cultivé, réalisé ou produit en Nouvelle-Calédonie d’une manière générale. L’ADECAL Technopole souligne ainsi que « le local pour les produits alimentaires ne possède à ce jour pas de définition officielle ou réglementaire » et c’est assurément un frein à sa promotion puisqu’à proprement parler, on ne sait pas de quoi il est question.
Rendre visibles les produits locaux
Le pôle agroalimentaire de l’ADECAL Technopole accompagne les acteurs de l’agroalimentaire : artisans, industriels, et autres organisations professionnelles, notamment dans la mise en œuvre de dispositifs visant à optimiser l’intégration de produits locaux dans les process et à leur donner une vraie et meilleure visibilité. Le pôle en fait une synthèse dans sa dernière publication « Trend Focus », dans laquelle entre autres, on souligne la nécessité de mettre en œuvre une démarche marketing globale. L’objectif n’est pas seulement de mieux faire connaître les produits locaux auprès des consommateurs, mais également auprès des professionnels de l’agroalimentaire. « Les industriels, souligne l’ADECAL Technopole, ne connaissent pas forcément l’offre agricole locale, et inversement la production agricole ne connaît pas forcément les besoins locaux en termes de transformation. » La mise en relation de ces acteurs majeurs est une des actions de l’ADECAL Technopole qui, à ce titre, a publié un guide des relations entre producteurs et transformateurs.
Des actions, des acteurs
La promotion des produits locaux et leur mise en avant, font déjà l’objet de plusieurs opérations dont la presse se fait régulièrement le relais. C’est le cas des opérations « Cantines à l’unisson » ou de la « Quinzaine des produits locaux » initiées et orchestrées par Pacific Food Lab, ou bien encore la création par la Chambre d’agriculture d’une plateforme qui facilite les échanges entre producteurs et acheteurs. À ce sujet, tout le débat sur les circuits courts est relancé. Ils permettent de limiter les intermédiaires et assurent une distance raisonnable entre lieux de production et ceux de consommation. Ce moyen d’échange doit s’amplifier à l’avenir. Par ailleurs, les acteurs sont de plus en plus engagés dans la promotion des produits locaux, naturels ou transformés, y compris dans la grande distribution, ou par des circuits plus spécialisés comme les marchés ou des épiceries et des coopératives. Ces actions sont soutenues par les labels dont la visibilité devient de plus en plus grande. Ces signes d’identification de la qualité et de l’origine d’un produit sont réservés à la production calédonienne.
Une nécessité
La période que nous venons de vivre, au travers du confinement et de la fermeture des frontières, a souligné que le recours à la production agricole locale relevait de la nécessité économique, sociale et environnementale. Et l’on ne part pas de rien. Les consommateurs calédoniens ont plutôt une bonne image des produits locaux dont ils soulignent la qualité, marquant ainsi la reconnaissance du travail des producteurs et bien souvent leur engagement environnemental. En termes économiques, la production locale permet la création d’emplois, et de richesses et le développement d’une agriculture de proximité (filières courtes) bénéfique à la fraîcheur des produits et à l’environnement.