Adolphe Digoué, membre du gouvernement chargé de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage s'est rendu au marché Broussard de Ducos, à l'occasion de la réouverture autorisée des marchés alimentaires le 9 octobre. Géré par la Chambre d'Agriculture et de la pêche, le site a connu une belle affluence dans le respect des consignes sanitaires.
Malgré les masques, les sourires pouvaient se lire sur les visages des producteurs et des consommateurs en ce samedi matin au marché Broussard de Ducos. À compter du 9 octobre, les marchés alimentaires, uniquement, ont l'autorisation d'accueillir du public selon un protocole sanitaire strict. Ce document a été élaboré par les services du gouvernement, en concertation avec les acteurs du monde agricole. « Ils fixent des conditions optimales de sécurité pour acheter ces fruits et légumes », estime Yannick Couete, directeur de la Chambre d'agriculture et de la pêche (CAP-NC), gestionnaire du marché Broussard de Ducos. Même si ce n'est pas l'affluence des grands jours, les visiteurs affluent de manière régulière. Six agents de la Chambre et trois vigiles sont chargés de veiller au respect de la jauge maximale à l'intérieur du marché, fixée à 80 personnes, et des mesures sanitaires : sens de circulation, port du masque obligatoire, mise à disposition de gel hydroalcoolique, distances...
Soulagement
« Les agents connaissent exactement leurs fonctions. Le flux de visiteurs est contrôlé et des rappels à l'ordre sont faits si nécessaire, explique Gérard Pasco, président de la Chambre. Les producteurs sont satisfaits, mais aussi les consommateurs qui peuvent se ravitailler en produits frais ». Après pratiquement cinq semaines de confinement pendant lesquelles la production ne s'est pas arrêtée, les agriculteurs sont en effet soulagés de pouvoir écouler leurs marchandises. « On se demandait ce qu'on allait faire de nos ignames, lance Alfred Gypteau, producteur à La Tamoa avec son épouse. Ce marché est le principal moyen pour vendre nos produits. On a été dévalisés ce matin, mais on a baissé nos prix ». Le couple a fait des heureux, comme Stéphane. Le Loyaltien, qui travaille à Nouméa, est ravi de retrouver des ignames et de pouvoir renouer « avec son style de vie ». Claudine Verger, productrice à Mouirange, confirme : « La clientèle a répondu à l'appel dans le respect des consignes. Nous restons très prudents sur les gestes barrière. La réouverture ne veut pas dire qu'il faut tout relâcher », ajoute l'élue à la CAP-NC.
Protocole strict respecté
« Beaucoup de petits producteurs vivent de la vente directe de leurs produits aux consommateurs et ne peuvent pas retarder leur mise sur le marché. Ce système a un sens, mais trouve aussi ses limites avec le Covid et les mesures de confinement, résume Adolphe Digoué, chargé de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche au gouvernement. Nous devons travailler avec la Chambre d'agriculture à une meilleure organisation de l'écoulement des produits. Aujourd'hui, nous avons un protocole strict qui est respecté. Si nous devons vivre avec le virus, ce dispositif pourrait permettre à ceux qui vivent de ce circuit, de pouvoir continuer à vendre leurs produits », conclut le membre du gouvernement.
Référent Covid et déclaration d'ouverture
Mesure moins visible pour le consommateur, le gestionnaire ou l'organisateur du marché est dans l'obligation de nommer un ou plusieurs référents Covid. Son rôle est de mettre en oeuvre les conditions fixées par le protocole sanitaire. Autre point : la déclaration d'ouverture obligatoire au moins 24 heures à l'avance. Celle-ci doit être adressée à la direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (DAVAR) chargée de l'examiner. « Nous avons reçu quatre déclarations qui ont été acceptées pour ce premier week-end pour les marchés Broussard, de port Moselle à Nouméa, de Boulari au Mont-Dore et de Païta, détaille Fabien Escot, directeur de la DAVAR. Nous accompagnons également les organisateurs dans le calcul de la capacité maximale d'accueil du marché ». Avec une jauge fixée à 10 m2 par personne, un marché de 1 000 m2, peut par exemple accueillir 100 personnes au maximum (clients, exposants, personnels chargés de l'organisation compris). Si un marché comporte 20 stands, le nombre de clients présents simultanément est limité à 40.