En septembre 2019, on découvre sur le tarmac de l’aéroport de la Tontouta un spécimen de scarabée qui n’a rien à faire en Nouvelle-Calédonie. L’oryctes rhinocéros, appelé communément scarabée rhinocéros, est un véritable fléau. Dès sa découverte des mesures ont été prises pour l’éradiquer.
Le scarabée rhinocéros est un réel danger pour les cocotiers et les palmiers. Très présent déjà dans certaines îles du Pacifique comme Hawaï, Guam ou les Samoa, la Nouvelle-Calédonie était parvenue jusque-là à s’en protéger. Dès la découverte du tout premier spécimen, des mesures ont été prises notamment la définition d’une zone tampon dans laquelle des opérations ont été conduites par les agents de la DAVAR et du SIVAP, et en particulier la pose de pièges.
La mobilisation de tous
Depuis le déclenchement de l’alerte, 200 de ces insectes ont été capturés. Cela signifie hélas très clairement que le scarabée rhinocéros est bien installé et qu’il prolifère. La zone d’infection est principalement la région de la Tontouta, mais on en a trouvé également à Tomo. Pour lutter contre cette espèce invasive particulièrement nuisible, le Sivap (service de la DAVAR), l’IRD, la CCI, l’Adecal Technopole, l’IAC ou encore la Chambre d’agriculture, ainsi que les professionnels, les mairies de Païta et de Boulouparis sont mobilisés. De ce fait le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie vient de prendre un arrêté renforçant les moyens de lutte. Les moyens déployés sont principalement financés par l’Agence rurale dont le statut prévoit réglementairement le déblocage de crédits en cas de crise sanitaire.
Des mesures draconiennes
Le scarabée rhinocéros doit être éradiqué. Outre des actions de sensibilisation menées auprès des habitants des zones concernées, des mesures ont été prises. Ainsi, il est interdit de faire sortir ses déchets verts, dans lesquels le scarabée rhinocéros s’installe, des zones infestées. De même, les pépiniéristes ont l’obligation de traiter avec des produits phytosanitaires tous les palmiers qui sortent de leurs installations et des visites de contrôles et d’inspection sont désormais régulièrement organisées. Dans le même temps, le nombre de pièges a été augmenté de 70. Enfin, pour protéger les îles Loyauté et l’île des Pins, il est désormais interdit d’y envoyer de la terre et du terreau. On prend mieux conscience, par l’ampleur des mesures adoptées, du risque que fait courir ce ravageur qui, précise le gouvernement, « peut être à l’origine de dégâts importants sur les cultures de cocotiers, de palmiers environnementaux, voire de palmiers endémiques. »
Un espoir ?
Cette lutte contre le scarabée rhinocéros s’annonce rude et longue, toutefois elle n’est pas vaine. La CPS a en effet dépêché un expert qui a assuré qu’à ce stade d’infestation de la zone par l’insecte, la lutte était encore possible et il a établi une série de recommandations. C’est ce qui a conduit le gouvernement à modifier et renforcer son pan de surveillance et de lutte.