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Une avancée « naturelle » pour la croissance des plantes

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Nouvelle-Calédonie
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Il y a un peu moins de trois ans, un docteur en microbiologie des sols, Thomas Crossay, et un entrepreneur, Patrice Kolacinski, associent leurs efforts pour créer le laboratoire Aurapacifica. Ils ont travaillé sur la production industrielle à visée commerciale de champignons très particuliers : les Mycorhizes à Arbuscules. 

En Nouvelle-Calédonie les scientifiques s’intéressent à ces champignons depuis une trentaine d’années maintenant, et ont démontré le rôle majeur qu’ils tiennent dans la pousse des plantes. Ces champignons, dont des fossiles ont été datés à 450 millions d’années, ont contribué à l’apparition des plantes sur la terre. Et ces fameuses Mycorhizes à Arbuscules ont été pendant trois ans le sujet de thèse de doctorat de Thomas Crossay. Thomas a travaillé sur la synergie entre différentes espèces de ces champignons sur la pousse des plantes.

« Durant mon doctorat à l’UNC, explique-t-il, j’ai isolé des espèces, j’en ai même découvert, nous les avons testés sur des plantes et les effets ont été très importants. Comme la recherche a donné des résultats très probants, nous nous sommes dit qu’il fallait passer au stade de multiplication de ces champignons et de les cultiver de façon semi-industrielle pour les proposer aux acteurs de terrain. » Et parmi ces acteurs, outre les arboriculteurs ou les pépiniéristes, on trouve les miniers intéressés par l’apport de ces champignons dans la réparation des sols et des maquis miniers. C’est la raison pour laquelle, souligne Thomas Crossay, « les recherches menées en Nouvelle-Calédonie par l’UNC ont été partiellement financées par l’industrie minière pour développer ce type de biofertilisant. »

Des champignons efficaces

Les Mycorhizes à Arbuscules sont des organismes dits pionniers qui permettent d’apporter de la vie dans des sols où il n’y en a pas. « Ce sont des champignons dits symbiotes obligatoires, explique Thomas Crossay, c’est-à-dire qu’ils ont obligatoirement besoin d’être avec la plante pour vivre. Ils vont s’accrocher aux racines de la plante et vont faire comme une extension du réseau racinaire et donc chercher des microéléments pour une meilleure nutrition et une meilleure résistance au stress de la plante. Les scientifiques ont prouvé que dans une forêt naturelle, 90 % du phosphore est issu de l’activité de ces champignons. Dans un milieu naturel non perturbé par l’homme, les plantes ne se nourrissent quasiment que grâce à l’activité de ces champignons. »

S’ils favorisent la croissance des plantes de manière biologique et améliorent la fertilité du sol, ces organismes augmentent le goût et la qualité des fruits et légumes. Mais leur principal avantage est de réduire les apports en eau, mais surtout en engrais ou pesticides voir de supprimer leur emploi. « Ces champignons, explique Thomas Crossay, permettent de réduire ce qui est lié au stress hydrique avec un apport supplémentaire en eau à la plante, au stress abiotique lié à l’environnement et ils renforcent la tolérance aux maladies. Cela permet donc un gain de croissance de la plante et qu’elle soit en meilleure santé. Ils vont également produire la glomaline, une glycoprotéine qui permet d’agglomérer le sol et donc de restructurer un sol qui aura été appauvri ou dégradé. »

Une solution 100 % naturelle et biologique

En mai 2018, Thomas Crossay et Patrice Kolacinski créent donc le laboratoire Aurapacifica. « L’idée était de créer un laboratoire privé qui n’existait pas jusqu’alors et de valider un process de production, explique Patrice Kolacinski. Nous produisons ces champignons de manière axénique (sans microorganismes externes) en laboratoire ce qui permet de certifier un produit sans pathogènes et de les proposer commercialement. Il a fallu trouver une méthode propre de production, sortir du monde scientifique et entrer dans une application technique à but commercial. Cela a nécessité deux ans et demi de travail pour produire en quantité tout en poursuivant nos tests. Il faut savoir que 72 % du monde végétal est potentiellement compatible avec ces champignons. »

Il y a quelques mois, l’entreprise a commercialisé ces champignons, une solution 100 % naturelle et biologique auprès des particuliers et des professionnels sous la marque RHIZOTOP. « Ici, précise Patrice Kolacinski, la particularité est d’avoir des sols compliqués dans lesquels la vie est difficile. Donc ces champignons sont à la fois prometteurs et performants. L’idée est d’utiliser ces champignons en pépinière au moment du repiquage du semis en pot, ainsi les plantes élevées en pépinière bénéficieront de la symbiose et une fois que les plantes seront prêtes à être transplantées sur le terrain le champignon pourra alors s’étendre pour le bien être du sol et des plantes. »

Plus d’informations sur : https://www.aurapacifica.com